Osmanville (Calvados)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Libération : 8 juin 1944
Unités engagées :
2nd Ranger Battalion, 29th Infantry Division
5th Ranger Battalion, 29th Infantry Division
175th Infantry Regiment, 29th Infantry Division
743rd Tank Battalion
49th Engineer Combat Battalion, 1st Special Engineer Brigade, 4th Infantry Division
I./Grenadier-Regiment 914, 352. Infanterie-Division
Historique :
Au printemps 1944, le village d’Osmanville est occupé par des troupes allemandes appartenant à la 1ère compagnie du Grenadier-Regiment 914 (352. Infanterie-Division) : l’unité y a installé son poste de commandement, délogeant plusieurs normands de leurs habitations à cette occasion. Cette commune occupe une position géographique intéressante d’un point de vue tactique, étant située sur un point haut dominant les environs, à proximité du carrefour de la route nationale 13 et du chemin vicinal de grande communication 32 ou GC 32 (aujourd’hui départementale 514). En raison de la présence des marais de l’Aure, inondés, Osmanville devient un point de passage obligé permettant en outre d’accéder à Isigny-sur-Mer.
C’est en toute logique que les Alliés intègrent Osmanville dans leur planification du Jour-J : ce village devient le point à atteindre final des Rangers américains du 2nd Ranger Battalion (29th Infantry Division). En effet, après leur débarquement à la Pointe du Hoc puis la prise de la batterie de Maisy, ils doivent parcourir les 14 kilomètres qui les séparent d’Osmanville à travers les lignes ennemies et interdire le carrefour de la RN13 et du GC 32 en fin de journée. Une fois cette position atteinte, ils doivent empêcher les renforts d’empreinter le GC 32, la route la plus rapide pour rejoindre la plage de débarquement baptisée « Omaha Beach« , de Vierville-sur-Mer à Colleville-sur-Mer.
Le 6 juin 1944, un bombardier Avro Lancaster appartenant au 97th Bomber Squadron (No 5 Group) est abattu par un chasseur allemand Focke-Wulf Fw 190 alors qu’il participait à un raid ciblant la batterie de la Pointe du Hoc : il s’écrase aux environs de 5 heures du matin sur le territoire de la commune d’Osmanville, près de l’église du hameau Saint-Clément. Les sept membres d’équipage suivants sont tués dans le crash : le lieutenant Finn Varde Jespersen (pilote, norvégien), le Flying Officer William Robert McCutcheon (mitrailleur, canadien), le sergent Gerald John James Ashpole (mécanicien, anglais, enterré au cimetière de Saint-Clément), le sergent Jon Ernst Herlof Evensen (mitrailleur, norvégien), le Knut Baade Magnus (chef de soute, norvégien), le sergent Christian Andréas Münster (navigateur, norvégien) et le sergent Kare Pederson (norvégien).
Après leur débarquement à la Pointe du Hoc et la prise de la batterie allemande perchée sur ce promontoire naturel, les Rangers aux ordres du lieutenant-colonel Earl Rudder ne quittent pas la position et abandonne l’idée de rejoindre Osmanville le Jour-J comme convenu, et ce malgré les ordres reçus en conduite. Les Allemands en profitent pour valoriser leurs positions et déploient des moyens antichars orientés vers le nord et l’est, interdisant le franchissement de la route en direction d’Isigny-sur-Mer.
Il faut attendre la soirée du 8 juin pour que les forces américaines du 1er et du 3e bataillons du 175th Infantry Regiment (29th Infantry Division), en provenance de Cardonville et de Saint-Germain-du-Pert, atteignent les abords d’Osmanville avec l’appui de chars Sherman du 743rd Tank Battalion. Vers 19 heures, deux compagnies du 175th Infantry Regiment débutent la reconnaissance de la commune. Le lieutenant Allsup de la compagnie A du 175th Infantry Regiment découvre que la route traversant Osmanville est bloquée par les Allemands à l’aide d’un canon antichar : il prend à revers la position et les défenseurs allemands se replient vers Isigny, abandonnant la commune aux Américains. Ces derniers s’installent en défensive pour la nuit aux abords de la commune et se préparent à reprendre la progression à l’aube.
En soirée du 9 juin, les Rangers du 5th Battalion s’installent à l’ouest d’Osmanville où ils se remettent en condition après trois éprouvantes journées de combat. Ils sont rejoints vers 20 heures par les rescapés du 2nd Battalion. Dans la nuit du 9 au 10 juin, un avion allemand largue au hasard quelques bombes dans le secteur, empêchant les Américains de se remettre entièrement de leurs émotions.
Du 10 au 16 juillet 1944, des sapeurs américains appartenant au 49th Engineer Combat Battalion (4th Infantry Division) installent leur bivouac au nord-est de la commune pour participer aux opérations de déminage, d’entretien des ouvrages d’art et de réparation des routes dans le secteur. Durant la même période, le personnel médical de deux hôpitaux militaires américains (5th General Hospital et 7th Field Hospital) stationne dans le secteur d’Osmanville en attendant de rejoindre son emplacement définitif.
Carte d’Osmanville :
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