Libération de Ellon en 1944 pendant la bataille de Normandie

Ellon (Calvados)

Un Mustang III du 19th Squadron bénéficie d’un entretien sur l’aérodrome B-12 d’Ellon. De gauche à droite : le Flying Officer F. H. Price, le Leading Aircraftman L. Polley, le Corporal J. Hughes, le Corporal N. Lee et le Sergeant W. G. Ward.
Photo : IWM CL571

Libération : 10 juin 1944

Unités engagées :

2nd Battalion South Wales Borderers Regiment, 56th Infantry Brigade

Royal Engineers 16th Airfield Construction Group

122 Wing, 2nd Tactical Air Command

I/Panzer-Grenadier-Regiment 902, Panzer-Lehr-Division

II/Panzer-Lehr-Regiment 130, Panzer-Lehr-Division

Historique :

Le 9 juin 1944 en début d’après-midi, les Allemands de la Panzer-Lehr-Division lancent une ultime tentative visant à reprendre Bayeux aux Alliés : un groupement tactique dirigé par le prince Wilhelm von Schönburg-Waldenbur comprenant le 2^e bataillon du Panzer-Lehr-Regiment 130 et le 1^er bataillon du Panzer-Grenadier-Regiment 902, s’engage dans Ellon sans rencontrer de résistance. En quittant le village, des chars britanniques appartenant à la 56^th Infantry Brigade sont détectés au nord-est : à 17 heures, le Generalmajor Fritz Bayerlein ordonne la fin de la contre-offensive et réorganise le déploiement de ses forces pour protéger Tilly-sur-Seulles. Les Allemands considèrent que ces forces avancées pourraient être encerclées et qu’il vaut mieux tenir une nouvelle ligne de défense.

Le lendemain à 8 heures, la 56^th Infantry Brigade est placée sous le commandement de la 7^th Armoured Division. Sa nouvelle mission consiste à s’emparer des hauteurs situées dans le secteur d’Hottot-les-Bagues, dominant la route Caen–Saint-Lô. A compter de 14 heures, le 2^nd Battalion South Wales Borderers Regiment (SWR) fait mouvement en direction d’Ellon : l’unité sécurise quatre ponts sur l’Aure jusqu’à 20 heures 30. La progression du régiment est réalisée avec prudence, les compartiments de terrain successifs limitant l’observation et la capacité de manœuvrer.

Les Britanniques craignent que des éléments adverses soient restés dissimulés pour guider les tirs d’artillerie ou encore mener des combats de jalonnement. Le 2^nd SWR atteint avec prudence le village d’Ellon avant la tombée du jour et installe un périmètre défensif dans ce secteur. Le lendemain matin, le régiment relance son attaque en direction du carrefour de La Belle Épine, près de Trungy.

Le relief particulier de la région d’Ellon avait été identifié par les Alliés comme pouvant potentiellement accueillir un aérodrome au profit de leurs forces aériennes. Ainsi, le 29 juin, les sapeurs du Royal Engineers 16^th Airfield Construction Group aux ordres du lieutenant-colonel Leslie Frank Hancock s’installent dans le village et débutent les travaux du futur aérodrome codé « B-12 » dès le lendemain matin. Entre Ellon et le lieu-dit Jérusalem, ils installent une piste recouverte d’un treillis métallique d’une longueur de 1 700 mètres. Mais le 12 juillet, alors qu’il se rend dans le secteur de Maupertus-sur-Mer pour apporter son expertise à la construction de l’aérodrome « A-15 », Hancock est tué par l’explosion d’une mine sous sa Jeep.

A compter du 15 juillet, alors que les travaux sont quasiment terminés, la 122^nd Wing en provenance de l’aérodrome « B-7 » près de Martragny débute son installation à Ellon, à commencer par les chasseurs Mustang III du 19^th Squadron. Cette manœuvre ne passe pas inaperçue pour les Allemands qui réalisent un important tir d’artillerie : entre 3 heures et 4 heures 30 du matin le 17 juillet, plusieurs dizaines d’obus s’abattent sur l’aérodrome qui tuent trois membres de l’unité et détruisent cinq appareils. Après les réparations qui s’imposent, la piste est déclarée opérationnelle le 18 juillet. La 122^nd Wing opère à partir de l’aérodrome B-12 jusqu’au 1^er septembre : quelques jours plus tard, le 4 septembre, les terrains occupés par les aviateurs sont rendus à leurs propriétaires.

Carte d’Ellon :

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