Mardi 25 juillet 1944
La bataille de Normandie jour après jour
Le 25 juillet marque le lancement de deux opérations ; l’une américaine, appelée Cobra, l’autre anglo-canadienne, appelée Spring.
Après les bombardements de la veille, de nouvelles attaques aériennes alliées préparent le terrain pour l’offensive terrestre. Il s’agit de la stratégie du carpet bombing : le tapis de bombes. 1 500 bombardiers de type B-17 et B-25 larguent plus de 3 300 tonnes de bombes entre Montreuil et Hebecrevon au nord-ouest de Saint-Lô. A nouveau, du fait des mauvaises conditions atmosphériques et de la proximité des forces américaines, plusieurs dizaines de soldats sont tués par les bombardements de leurs propres unités. On dénombre 111 morts et près de 500 blessés dans les rangs américains. Parmi les morts, les Américains apprennent le décès du Lieutenant General Lesley McNair, plus haut gradé américain mort au combat sur le théâtre européen. Les bombardements sont toutefois aussi désastreux pour les forces allemandes qui perdent de nombreux soldats et véhicules lors de l’attaque aérienne : la Panzer Lehr n’a plus que 7 chars en état de marche dans ce secteur. Les Allemands perdent non seulement leur appui blindé, mais en plus, près de 2 500 soldats sont tués par les bombardements (sur les 5 000 de la Panzer Lehr).
Les Américains lancent six divisions à l’attaque entre Montreuil et Hebecrevon, qui prennent les directions suivantes, d’ouest en est : la 9e division d’infanterie, sur le flanc gauche de l’offensive, se dirige vers le sud de Montreuil, et doit repousser les contre-attaques des divisions S.S. Panzer. La 1ère division d’infanterie attaque en direction de Marigny, et poursuit les éléments parachutistes allemands en fuite. La 3e division blindée se dirige vers Cerisy-la-Salle, la 4e d’infanterie progresse vers Canisy. Au soir du 25 juillet, la ligne de front n’a progressé que de 2 kilomètres vers le sud. Les généraux américains, et notamment Bradley, s’inquiètent de cette faible avancée mais les prisonniers allemands indiquent qu’ils sont encore choqués par la puissance des bombardements. Les Américains décident de « mettre le paquet » dans le bombardement du jour suivant.
Les Anglo-Canadiens lancent de leur côté l’opération Spring, au sud de Caen. Cette offensive, principalement menée par le Black Watch Regiment canadien, doit persuader les Allemands de maintenir une force importante dans la région de la capitale normande, au lieu d’envoyer des renforts combattre l’offensive américaine. Cette attaque, qui n’a pratiquement pas fait progresser le front, se révèle être extrêmement coûteuse en pertes matérielles et humaines. En effet, les Allemands se sont enterrés après l’offensive Goodwood et les Canadiens ont attaqué des unités tenant fermement leurs positions. Les rapports anglo-canadiens sont terrifiants : près de 1 500 soldats sont mis hors de combat. Toutefois, les Allemands choisissent de ne pas puiser des renforts au sud de Caen et réalisent ainsi le souhait prononcé par les Alliés.