Sword Beach

Historique et photos de la plage

– Lieu : Saint-Aubin à Ouistreham

– Horaire : 07h25 – Jour J

– After Action Reports – Rapports après action

Sword Beach représente le troisième et dernier des secteurs de débarquement anglo-canadiens. La zone de Sword, à l’est de Juno Beach, est située entre les localités de Langrune-sur-Mer et Ouistreham ; elle représente le flanc est de l’attaque amphibie alliée en Normandie.

Forces en présence

Ce sont donc les Britanniques de la 8ème brigade (appartenant à la 3ème division d’infanterie) et des Commandos (numéros 4, 6, 8, 10, 41 et 45) de la 1ère brigade des services spéciaux (dont le commando numéro 4 du bataillon des 177 fusiliers marins français, commandé par le commandant Kieffer) qui débarqueront sur Sword Beach. Ces forces alliées évoluent sous les ordres du 1er corps d’armée, commandé par le Lieutenant General britannique John Crocker.
La plage est divisée en quatre grands secteurs dénommés, de l »ouest vers l’est : Oboe, Peter, Queen et Roger.

Les plages de Sword sont défendues par les hommes de la 716ème division d’infanterie allemande, composée de 29 compagnies et armée de 500 mitrailleuses, 50 mortiers et 90 canons de divers calibres.

Image : Navires, avions et planeurs Alliés en route vers l'objectif : Sword Navires, avions et planeurs Alliés en route vers l’objectif : Sword. Photo : IWM

L’assaut

Cet assaut est précédé, comme sur les autres plages de l’invasion, d’un bombardement aérien puis d’un bombardement naval, deux heures avant le début du débarquement, qui doit commencer à 7 heures 25.
Sur Sword Beach, comme sur Gold et Juno, des soldats du génie sont chargés de dégager, 20 minutes avant l’Heure H, plusieurs accès à la plage, en déplaçant ou en supprimant des éléments des défenses de plage, afin de faciliter la navigation des engins de débarquement.

Image : Après les chars, la première vague d'assaut de l'infanterie arrive Après les chars, la première vague d’assaut de l’infanterie arrive. Photo : IWM

Ce sont les chars d’assaut spéciaux, 25 au total, dénommés funnies, qui sont chargés de débarquer en premier, avant l’infanterie. Malgré une navigation rendue difficile à cause d’une houle très forte, les embarcations atteignent à l’heure prévue la plage. Les tirs allemands sont nourris, et les obus de mortiers explosent à proximité d’unités, blessant ou tuant les assaillants.

Image : Soldats britanniques se mettant à l'abri des tirs Allemands sur la plage Soldats britanniques se mettant à l’abri des tirs allemands sur la plage. Photo : IWM

Lorsque l’infanterie commence à débarquer, les chars ont déjà détruit certains points d’appuis allemands, mais les Britanniques évoluent difficilement entre le rivage et la ligne de maisons directement en bordure de la plage, à la fois en raison des tirs des défenseurs et des défenses de plage, très nombreux sur un espace compact. La marée montante réduit encore l’aire de la plage qui petit à petit, se retrouve presque totalement encombrée de matériel divers, de véhicules détruits, de cadavres.

Image : Les troupes débarquées se regroupant à l'abri des tirs ennemis Les troupes débarquées se regroupant à l’abri des tirs ennemis. Photo : IWM

Lorsque le commandant (Lord) Lovat débarque, il est accompagné de son piper Bill Millin, un joueur de cornemuse qui avant la guerre était à son service dans le château du Lord. Pendant le trajet du navire à la plage, Lovat dit à Millin, qui avait emporté son instrument et qui n’avait pas arrêté d’en jouer dans sa base militaire en Angleterre : « Joue-nous Highland Laddie« . Et le piper s’exécute : lorsqu’il atteint sol Normand, il entame le morceau bien connu et la mélodie parvient même aux oreilles des Allemands, si l’on en croit le vétéran Maurice Chauvet, du 1er Bataillon Fusiliers Marins, témoin de la scène alors que lui aussi débarque sur Sword : « brusquement, quand Millin a commencé à jouer, les Allemands se sont arrêtés de tirer quelques secondes, ils n’en croyaient pas leurs yeux… et leurs oreilles ! »

Les assaillants se protègent derrière la dune ou le mur antichar bordant la route, se regroupent, traversent les lignes de fils de fers barbelés sous le feu des derniers points de résistance allemands, encore actifs sur la plage, et investissent l’intérieur des terres, appuyés au plus près par les chars amphibies et les funnies.

Image : L'infanterie, appuyée par les chars amphibies, libère les villages environnants L’infanterie, appuyée par les chars amphibies, libère les villages environnants. Photo : IWM

Plan du débarquement et répartition des secteurs à Sword Beach en Normandie. Photo : D-Day Overlord

Plan de Sword Beach
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Les troupes débarquées doivent, après avoir contrôlé les différents points fortifiés allemands, s’emparer des villages environnants avant de poursuivre vers la ville de Caen qui doit être sous contrôle dans la journée du 6 juin : vers 9 heures 30, les fantassins britanniques du 1er South Lancs pénètrent dans Hermanville et s’y heurtent à des poches de résistance allemandes.

Image : Encombrement de véhicules et de matériel détruits sur la plage de Sword Encombrement de véhicules et de matériel détruits sur la plage de Sword. Photo : IWM

Ce n’est qu’aux alentours de midi que la plage est nettoyée de ses encombres et que suffisamment de brèches sont ouvertes pour permettre un désengagement rapide des renforts continuant à débarquer. Les troupes du premier assaut accélèrent vers l’intérieur : Ouistreham et son fameux casino (qui ne ressemble en rien à l’image donnée dans le film Le Jour le plus long) sont sous contrôle en matinée, mais un fortin dans la ville résiste aux attaques franco-britanniques. La place n’est enlevée que trois jours plus tard.

Image : Soldats Britanniques en route vers le Sud de la Normandie Soldats britanniques en route vers le sud de la Normandie. Photo : IWM

Bilan

Les Allemands sont désorganisés et n’opposent en grande majorité qu’une très faible résistance aux forces débarquées. Les troupes franco-britanniques, qui font route vers le sud, voient leur progression ralentie par des tireurs isolés, des « snipers », qui sont camouflés dans des trous individuels bordant les routes. Lord Lovat rejoint comme convenu les troupes aéroportées de la 6ème division britannique aux ponts de Bénouville (Pegasus Bridge) et de Ranville qu’il atteint à midi. La 3ème division d’infanterie britannique compte, à la fin de la journée, près de 630 victimes, des soldats tués ou blessés. 28845 hommes et 2603 véhicules appartenant à cette même division sont à pied d’oeuvre le 6 juin à 24 heures.

Au soir du 6 juin 1944, les Britanniques disposent à l’ouest de l’Orne d’une tête de pont profonde de près de 8 kilomètres, jusqu’au village de Biéville-sur-Orne, situé à peine à 5 kilomètres de Caen. A l’est de l’Orne, divers points de résistance de la part des parachutistes de la 6ème division Airborne sont à signaler, au sud de Franceville et autour du village de Varaville.

Image : Arrivée de renforts en hommes et en véhicules sur Sword Arrivée de renforts en hommes et en véhicules sur Sword. Photo : IWM

Les troupes débarquées ont fait leur jonction avec les divisions aéroportées ; elles ont traversées les deux ponts capturés dans les premières heures du 6 juin par les hommes du Major John Howard pour établir plusieurs points fortifiés, au sud du village de Ranville jusqu’aux limites Ouest de la forêt de Bavent.

La jonction avec les troupes canadiennes débarquées à Juno Beach n’est pas encore réalisée par les commandos numéros 8 et 41 qui se battent dans Lion-sur-Mer. La réalisation de cette jonction ce sera, avec la capture de la ville de Caen, l’un des objectifs majeurs pour les troupes britanniques, afin de protéger la tête de pont fraîchement installée pour assurer la bonne continuation de l’invasion alliée en Normandie.

Image : Soldats Britanniques équipés de bicyclettes pliables afin de se rendre plus rapidement vers leur objectif : Caen Soldats britanniques équipés de bicyclettes pliables afin de se rendre plus rapidement vers leur objectif : Caen. Photo : IWM

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