Merville-Franceville (Calvados)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Libération : 17-18 août 1944
Unités engagées :
9 Para Regiment, 3 Para Battalion 6th Airborne Division
N°45 Royal Marine Commando, 1st Special Service Brigade, 3rd Infantry Division
1er groupement indépendant belge « Brigade Piron », 6th Airborne Division
Grenadier-Regiment 736, 716. Infanterie-Division
1716 Artillerie-Regiment, 716. Infanterie-Division
Historique :
En 1944, les communes de Merville et de Franceville sont indépendantes.
Merville comprend une batterie côtière armée par quatre obusiers de 100 mm leFH 14/19 d’origine tchèque.
Pendant tout le printemps 1944, les Alliés bombardent la batterie de Merville dans l’espoir d’éviter une attaque terrestre, mais les bombes sont sans effet sur les casemates allemandes, épaisses de deux mètres et recouvertes de terre. Cependant, le 19 mai 1944, l’Hauptmann (capitaine) Wolter, commandant la batterie, est tué lors d’un raid effectué par la Royal Air Force : il est remplacé par l’Oberleutnant (lieutenant) Raimund Steiner. La garnison allemande de la batterie de Merville est forte de 160 soldats (80 artilleurs appartenant à la première batterie du 1716. Artillerie Regiment et 50 sapeurs).
Les Alliés décident de détruire la batterie avant le début des opérations amphibies dans le cadre de l’opération Tonga. A cet effet, 700 parachutistes anglais du 9e bataillon (3 Para Brigade) aux ordres de lieutenant-colonel Terence Otway se rassemblent au point de rendez-vous après leur parachutage qui s’est effectué aux alentours de 03h00 : seuls 150 des parachutistes prévus sont présents, sans le matériel lourd nécessaire. Les autres sont perdus dans les marais, le vent les ayant poussés plus loin vers l’ouest lors du saut. Otway, avec 90 minutes de retard sur l’horaire prévu, lance l’assaut de la batterie de Merville à 04 heures 30. Quinze minutes plus tard, après un combat particulièrement violent, la mission est un succès. A 5 heures du matin, les canons (de 100 mm et non de 150 mm comme initialement envisagé par le commandement allié) sont neutralisés. 70 de ses hommes sont hors d’état de combattre après l’assaut : Otway rompt le contact et s’installe en défensive autour du château d’Amfreville (qui n’existe plus aujourd’hui), ayant subi de nombreuses pertes.
Du 6 au 8 juin, les Anglais du N°45 Royal Marine Commando de la 1st Special Service Brigade effectuent une reconnaissance depuis Sallenelles jusqu’à Merville en traversant Franceville. Ils engagent de violents combats contre les Allemands de la 716. Infanterie-Division mais sont repoussés et doivent se replier à hauteur du Plein.
Entre le 8 juin et jusqu’en août 1944, et malgré ces multiples interventions britanniques, Merville et Franceville demeurent sous le contrôle des Allemands qui sont progressivement renforcés par la 346. Infanterie-Division.
Le 17 août 1944, plus de deux mois après le Jour-J, les Britanniques lancent l’opération Paddle en direction de la Seine. Les soldats belges et luxembourgeois de la « brigade Piron » (1er groupement indépendant belge rattaché à la 6e division aéroportée) libèrent Sallenelles puis progressent jusqu’aux abords de Franceville malgré l’importante quantité d’obstacles, mines et pièges installés par les Allemands.
Malgré de nombreuses pertes, la brigade Piron parvient à s’emparer de Franceville peu après 19 heures 30. Pendant ce temps, les compagnies du 2nd Battalion Oxfordshire and Buckinghamshire Light Infantry (« Ox & Bucks ») effectuent la reconnaissance du hameau de Descanneville, labouré par les cratères creusés par les bombardements alliés visant la batterie de Merville. Les Allemands n’opposent qu’une très légère résistance, se limitant à quelques actions de tireurs isolés, permettant aux soldats anglais de traverser et libérer sans difficulté Merville. Les parachutistes du 1st Battalion, Royal Ulster Rifles, atteignent la rivière Flet de Graye puis effectuent la jonction avec la brigade Piron le long de la route côtière à 20 heures 30. L’état-major du régiment « Ox and Bucks » s’installe pour la nuit dans les vestiges de la batterie.
Le lendemain, les Belges et Luxembourgeois de la 1ère unité motorisée tiennent leur position jusqu’au 20 août, en réserve d’intervention au profit de la 6th Airborne Division. Le secteur a été systématiquement piégé par les Allemands et les troupes alliées enregistrent des pertes dans les jours qui suivent la libération des communes lors des opérations de déminage.
Carte de Merville-Franceville :
Retour à l’index des communes de Normandie
Débarquement de Normandie – Bataille de Normandie – La Normandie, aujourd’hui
Médiathèque – Armographie – Filmographie – Bibliographie – Boutique – Forum – Infos du site
Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster