Ecouché (Orne)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Libération : 13 août 1944
Unités engagées :
Régiment de Marche du Tchad, 2ème division blindée
501ème régiment de chars de combat, 2ème division blindée
2. SS Panzer-Division « Das Reich »
Historique :
Le réseau ferroviaire traversant la commune d’Ecouché est la cible de violents bombardements aériens dès le 6 juin 1944, en début d’après-midi : à 13 heures 45, tout le village est pris sous les bombes de deux formations aériennes successives et sa moitié sud est entièrement détruite (en particulier le secteur de la gare). 44 habitants sont tués lors de ce raid. Les survivants se mobilisent pour soigner les blessés et les corps des victimes sont placés dans l’église Notre-Dame où ils sont veillés pendant la nuit. Trois épiceries, deux hôtels et un garage sont entièrement détruits. Le réseau ferroviaire est quant à lui intact. De nouveaux bombardements aériens ont lieu en juillet, cette fois sans faire de victimes civiles.
Le 12 août 1944, la 2ème division blindée française commandée par le général Leclerc débute sa progression vers le nord en direction d’Ecouché pour participer à la fermeture de la nasse dans laquelle 110 000 Allemands sont pris au piège à l’ouest de Falaise. Le 13 août à 7 heures, le colonel Warabiot commandant le 501ème régiment de chars de combat (RCC) débute l’infiltration d’Ecouché sans préparation d’artillerie, favorisant ainsi l’effet de surprise tout en évitant de nouvelles pertes civiles. Des éléments de reconnaissance suivis par le 1er escadron du 501ème RCC aux ordres du capitaine Buis s’engagent dans la commune. Les Français découvrent dans le centre de la ville une colonne de soldats allemands appartenant à la 116. Panzer-Division en cours de repli vers le nord et ils engagent aussitôt le combat. Malgré de lourdes pertes (plusieurs dizaines de véhicules détruits), plusieurs Allemands parviennent à s’exfiltrer, couverts par l’action d’un redoutable char Panther. Ils se maintiennent sur les hauteurs au nord d’Ecouché d’où ils interdisent toute progression française. De leur côté, les hommes du colonel Warabiot valorisent également leur terrain pendant que deux pelotons de chars ouvrent continuellement le feu sur les lisières à l’est d’Ecouché. Le 501ème RCC reçoit l’ordre de s’emparer du pont sur l’Orne afin de sécuriser cet ouvrage d’art contre toute tentative de destruction par les Allemands et les Français parviennent alors à s’emparer des ruines de la ville.
Le 14 août, les forces aériennes alliées bombardent les positions allemandes au nord d’Ecouché, apportant un appui non-négligeable aux forces françaises qui subissent tout de même des tirs fratricides de la part de l’aviation durant ces engagements : ainsi, le char Sherman baptisé « Bir Hakeim » est détruit à l’ouest d’Ecouché, tuant les membres d’équipage ainsi que 4 civils situés à proximité. Le 15 août, c’est le char Sherman « Massouah » du 1er escadron du 501ème RCC qui est détruit à l’est de la commune par un blindé allemand. La 116. Panzer-Division monte plusieurs contre-attaques pour reprendre Ecouché mais sans succès. Toutefois, plusieurs soldats de la 2ème division blindée sont tués lors de ces engagements, notamment le 16 août lors d’une importante attaque allemande qui est directement dirigée sur les positions des hommes de la « Nueve » (9ème compagnie du Régiment de Marche du Tchad), des volontaires espagnols et français servant au sein de la 2ème division blindée. Les fantassins de la 2. SS Panzer-Division « Das Reich » attaquent à nouveau le lendemain après-midi mais sans plus de réussite.
Le 20 août 1944, le piège se referme sur les Allemands à hauteur de Chambois et la plupart des soldats encerclés se rendent aux Alliés, mettant ainsi un terme aux combats dans le secteur d’Ecouché.
Cartes d’Ecouché :
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