Lundi 10 juillet 1944
La bataille de Normandie jour après jour
Le 10 juillet, la rive nord de la ville de Caen est enfin libérée, plus d’un mois après le Jour-J, alors que la totalité de la cité devait justement être sous contrôle en soirée du 6 juin. Ce retard de 34 jours est la preuve de l’impasse dans laquelle se trouvent les Anglo-Canadiens. Une fois le secteur nord de Caen (presque entièrement détruit par les bombardements) sous contrôle, les forces militaires britanniques décident de porter leurs efforts vers la position clé de la cote 112, située à 3 kilomètres au sud-ouest de la capitale du Calvados. Cette offensive rentre dans le cadre de l’opération Jupiter, qui vise à percer le front dans la vallée de l’Odon au sud-ouest de Caen et de traverser la rivière Orne dans ce secteur.
Le 8e corps britannique lance son offensive le 10 juillet et notamment en direction de la cote 112. Si sa progression est appuyée par les chasseurs-bombardiers et l’artillerie des Alliés, la résistance allemande reste cependant très forte et limite l’avancée britannique dans ce secteur.
Le point haut de la cote 112 est défendue par les soldats du 2e corps blindé S.S., qui sont conscients de l’importance tactique de cette position. En effet, cette dernière défend les accès de la région sud de Caen, tenu par le Panzergroupwest d’Eberbach.
La 43e division d’infanterie Wessex britannique se dirige vers le village de Maltot à 6 kilomètres au sud-ouest de Caen et alors qu’elle parvient à entrer dans la ville, les défenseurs allemands des 9e et 10e S.S. Panzer divisions repoussent les assaillants et, utilisant un feu nourri, ils isolent une poignée de soldats britanniques dans le village : les pertes alliées sont très lourdes et ils sont dans l’obligation de se replier quelques kilomètres plus au nord de Maltot.
Simultanément, les Britanniques lancent l’opération Stack, qui vise à s’emparer de l’usine de la Société Métallurgique de Normandie située à Colombelles, au nord de Caen. Les Allemands engagent leurs chars Tigre II, à la grande surprise des forces du Commonwealth.
De leur côté, les Américains progressent difficilement au nord de Périers et de Saint-Lô, et ce malgré les bombardements intensifs de l’aviation et de l’artillerie alliée. Les soldats américains livrent dans cette région des combats très sanglants, propres à la terrible « guerre des haies ». Ils quittent péniblement la région marécageuse au sud de Carentan et progressent inlassablement, bien que très lentement.
Evolution des combats en Normandie le 10 juillet 1944 à minuit (cliquer sur la carte pour agrandir) :