A l’origine des missions aéroportées en Normandie
Avec l’élaboration du plan général de l’opération Overlord dont les contours précis commencent à être décidés lors de la conférence Trident à Washington en mai 1943, il apparaît que les flancs du secteur d’invasion sont particulièrement importants dans la mesure où leur contrôle est un élément prépondérant dans l’évolution des combats. C’est pour cette raison que trois divisions aéroportées sont désignées par le haut-commandement allié pour sécuriser ces zones : la 6e division aéroportée britannique à l’est de l’Orne doit sécuriser le flanc gauche tandis que les 82e et 101e divisions aéroportées américaines sont chargées du flanc droit dans le Cotentin.
La 82e (commandée par le général Ridgway) et la 101e (commandée par le général Taylor) sont formées en tant que divisions aéroportées en 1942. La 101e n’a pas connu, avant l’opération Overlord, de missions opérationnelles contrairement à la 82e qui a déjà été déployée le 9 juillet 1943 en Sicile : les entraînements aux Etats-Unis puis en Angleterre se succèdent pour que rien ne soit laissé au hasard.
Pour les unités aéroportées américaines, trois objectifs majeurs sont définis par les généraux alliés : s’emparer des axes reliant la plage à l’intérieur des terres, tenir les carrefours routiers ainsi que les localités du secteur et enfin contrôler les deux seuls ponts sur le Merderet. Ces missions sont explicitées ci-dessous.
1. S’emparer des axes reliant la plage à l’intérieur des terres. Le terrain transformé par l’occupant est totalement défavorable à l’installation d’une tête de pont. En effet, les Allemands ont inondé une grande partie des terres allant du sud de Valognes aux localités de Carentan et d’Isigny-sur-Mer. La plage d’Utah, choisie pour le débarquement des soldats américains de la 4e division d’infanterie, se retrouve ainsi isolée par un rempart de marécages et n’est accessible que par quatre routes étroites. La principale mission des parachutistes américains est de s’emparer de ces quatre voies d’accès appelées « Causeways » (chaussées) dans les premières heures du 6 juin 1944 afin de permettre aux troupes débarquées de progresser rapidement vers l’ouest et d’élargir la tête de pont.
Les différentes « Causeways » ou chaussées qui relient Utah Beach à l’intérieur des terres. Photo: US National Archives
2. S’emparer des points clés du terrain, tenir les nœuds routiers et les localités du secteur. La zone d’opérations est traversée du nord vers le sud par la route nationale 13 (RN 13) qui relie notamment Caen à Cherbourg : c’est un axe de circulation majeur dans la région et qui traverse les bourgs de Saint-Côme-du-Mont et Sainte-Mère-Eglise. D’autres localités sont situées le long des chaussées et de leur contrôle dépend la libre circulation des forces alliées dans la région : les parachutistes reçoivent pour mission de s’en emparer en détruisant tout ennemi s’y trouvant tout en contrôlant les divers carrefours. Par ailleurs, une batterie d’artillerie allemande est positionnée à Saint-Martin-de-Varreville et elle doit être détruite avant le lever du jour.
3. Contrôler les ponts sur le Merderet et sur la Douve. Les terres situées à l’arrière de la plage d’Utah sont fermées à l’ouest par la rivière du Merderet et au sud par la rivière de la Douve, ce à quoi il faut ajouter un imposant marais large d’un à trois kilomètres en fonction des endroits. Deux ponts permettent de franchir le Merderet, situés à La Fière et à Chef-du-Pont, tandis que quatre ponts permettent de franchir la Douve et le canal de Carentan au nord de Carentan. Ces ouvrages d’art deviennent ainsi des objectifs prioritaires pour les parachutistes, dans la mesure où ils représentent une porte de sortie pour la tête de pont d’Utah Beach dans le Cotentin. Alors que les ponts sur le Merderet doivent être conservés, les Alliés décident de faire détruire ceux sur la Douve.
Dans la soirée du 5 juin 1944, ces paras américains de la 82e division aéroportée vérifient leurs équipements. Photo: US National Archives
Les Alliés sont conscients que la plus grande faiblesse des unités parachutées réside dans leur manque de puissance de feu. Equipés d’armements et de moyens légers, ils ne sont théoriquement pas capables de combattre face à un adversaire doté de véhicules blindés lourds. Ainsi, les unités reçoivent l’appui de forces aérotransportées par planeurs : ces dernières sont armées de canons anti-char, de véhicules légers Jeep ainsi que des mitrailleuses lourdes, des moyens de franchissement et du matériel pour les sapeurs.
Les missions de transport et de largage de la 82e division aéroportée sont codées « Boston » ; pour la 101e division aéroportée, il s’agit de l’opération « Albany« . Les planeurs interviennent à compter de quatre heures du matin dans le cadre des opérations Chicago (101e Airborne) et Detroit (82e Airborne). En début de soirée, le Jour J, des renforts supplémentaires sont transportés par planeurs : ce sont les opérations Elmira (101e Airborne) et Keokuk (82e Airborne).
Embarquement de parachutistes dans un avion Douglas C-47 le 5 juin 1944 au soir. Photo: US National Archives
Répartition et organisation des zones d’assaut
Afin d’assurer ces diverses missions, les Américains définissent en fonction du terrain et des objectifs à atteindre six zones de largage (des « drop zones » en anglais, « DZ ») réparties entre les six régiments d’infanterie parachutiste formant les deux divisions aéroportées. Deux zones de poser (« landing zone« , « LZ ») sont également choisis pour l’atterrissage des planeurs. L’ensemble des DZ représente une étendue de 39 kilomètres carrés.
Ces zones sont réparties de la manière suivante.
Les paras de la 82e Airborne se posent sur trois DZ situées à l’ouest de la RN 13 : sur la DZ « O » pour le 505e régiment parachutiste, au nord-ouest de Sainte-Mère-Eglise, afin de s’emparer de cette localité, sur la DZ « T » pour le 507e régiment parachutiste au nord d’Amfreville afin de tenir les abords nord-ouest du pont de La Fière et enfin sur la DZ « N » pour le 508e régiment parachutiste au nord de Picauville afin de tenir les abords sud-ouest du pont de La Fière et de s’emparer de Pont-l’Abbé.
Ce soldat américain de la 82e Airborne embarque avec plus de 40 kilos d’équipement à bord d’un C-47. Photo: US National Archives
La 101e Airborne se pose à l’est de la RN 13, également sur trois DZ : la DZ « A » au nord de Turqueville et d’Audouville-la-Hubert pour le 502e régiment parachutiste afin de s’emparer des chaussées 3 et 4, la DZ « C » pour les 1er et 2e bataillons du 506e régiment parachutiste ainsi que le 3e bataillon du 501e régiment parachutiste au nord d’Hiesville afin de s’emparer des chaussées 1 et 2, et enfin la DZ « D » au sud de Vierville pour les 1er et 2e bataillons du 501e régiment parachutiste et le 3e bataillon du 506e régiment parachutiste, chargés de s’emparer de Saint-Côme-du-Mont ainsi que des ponts sur la Douve.
Les planeurs disposent de la LZ « E » à l’ouest d’Hiesville et de la LZ « W » au sud de Sainte-Mère-Eglise à hauteur des Forges. Ces deux zones de poser sont volontairement situées au centre géographique de la zone d’opération et à proximité immédiate de la RN 13.
Parachutistes américains à bord d’un avion Douglas C-47. Photo: US National Archives
Chacun des régiments d’infanterie parachutiste (« Parachute Infantry Regiment » en anglais, PIR) est embarqué à bord de trois à quatre formations (appelées « serials » en anglais) d’appareils. Ces formations ou serials sont composés en fonction des cas de 36, 45 ou 54 C-47) et sont espacées entre-elles de six minutes sur la zone de saut. A bord des Dakota, les parachutistes forment un « stick » fort de 15 à 18 hommes en fonction des équipements transportés.
Les forces allemandes dans le Cotentin
Deux divisions allemandes sont situées dans le secteur d’opérations sélectionné par les Américains : la 709e division d’infanterie du général Karl-Wilhelm von Schlieben le long de la façade côtière du Cotentin et la 91e division d’infanterie située en réserve d’intervention au centre de la presqu’île.
Les objectifs américains se concentrent plus particulièrement sur les positions de trois régiments adverses. D’une part le Grenadier Regiment 919 (commandé par le lieutenant-colonel Günther Keil) de la 709. Infanterie-Division, situé à l’est de la RN 13 et installé sur plusieurs points d’appui le long du littoral ainsi que dans les villages du secteur. D’autre part les Grenadier Regiment 1057 et Grenadier Regiment 1058 de la 91. Luftlande Infanterie-Division (commandée par le général Wilhelm Falley), positionnés à l’ouest du Merderet.
La veille du Jour J, les positions défensives allemandes manquent de cohésion dans cette région, notamment parce que les travaux d’agrandissement des positions ne sont pas encore terminés. Le plan de défense du Grenadier Regiment 919 s’appuie essentiellement sur le terrain, volontairement inondé et traversé par les cinq chaussées.
Parachutistes américains appartenant à la 101e Airborne à bord d’un Douglas C-47. Photo: US National Archives
Les Allemands ne représentent pas l’unique préoccupation des Alliés : l’état-major américain émet des réserves sur les chances de réussite de cette opération aéroportée, notamment à cause du paramètre terrain. En effet, les DZ sont bordées par de nombreux marécages et la moindre erreur de largage peut entraîner de lourdes pertes. Trafford Leigh-Mallory, commandant en chef des forces aériennes alliées pendant l’opération Overlord, indique que les prévisions les plus pessimistes de pertes atteignent les 50 % pour les parachutistes et jusqu’à 70 % pour les troupes aérotransportées à bord de planeurs.
Parachutistes américains à bord d’un avion Douglas C-47. Photo: US National Archives
Décollage des avions
Dotés de leur parachute de type T.S. et de près de 40 kilos d’équipement répartis sur le corps, 13 000 parachutistes américains des 82e et 101e Airborne embarquent, peu avant minuit le 5 juin 1944, à bord de 1 087 avions Douglas C-47. Les premiers parachutistes à décoller sont les éclaireurs (« Pathfinders » en anglais) chargés de baliser les zones de saut et de diriger les avions à l’aide des balises « Eureka » (qui envoient des impulsions captées par les émetteurs-recepteurs « Rebecca » installés sous le fuselage des Dakota). Ce sont les premiers Américains de l’opération Overlord à sauter en Normandie. Le balisage de la DZ « O » est le seul à être réalisé dans sa totalité : pour les autres Pathfinders, le manque de moyens récupérés ou la présence d’ennemis sur les DZ empêche la réalisation de la mission.
Les avions prennent ensuite la direction de la Bretagne à basse altitude (150 mètres) afin d’éviter les échos radar allemands et survolent la mer à quelques kilomètres au nord des îles Guernesey et Jersey. Au même moment, des bombardiers anglais Stirling parachutent dans la zone de Granville (au sud du Cotentin) des milliers de lamelles en papier aluminium, surnommées Windows, renvoyant des échos radars identiques à ceux des avions. Les Allemands croient voir sur leurs écrans de contrôle des milliers d’appareils survolant le Cotentin, alors que le nombre réel d’avions ne dépasse pas les 1 500.
Pendant la durée du survol du Cotentin (selon un axe sud-ouest – nord-est), les Douglas C-47 sont accueillis par des tirs nourris de la FLAK allemande (défense anti-aérienne) qui sème le désordre parmi les escadrilles de l’U.S. Air Force. L’opération Albany (101e Airborne) débute à 00h20 avec le largage des Pathfinders. Les premiers éléments des régiments d’infanterie parachutiste sont largués vingt minutes plus tard. L’opération Boston (82e Airborne) débute quant à elle à 01h21 avec le largage de ses propres éclaireurs.
Dans les premières heures du 6 juin 1944, les parachutages se poursuivent. Photo: US National Archives
Plusieurs dizaines d’appareils sont touchés et explosent en vol. D’autres s’écrasent au sol, le plus souvent avant que les parachutistes n’aient le temps de sortir. Des pilotes rompent les formations et décident de mettre le voyant vert en marche avant même que les DZ ne soient atteintes.
Ainsi, de nombreux parachutistes se retrouvent largués à plusieurs dizaines de kilomètres de leurs objectifs. D’autres, moins chanceux encore, tombent dans les marécages et s’y noient. Certains parachutistes se sont noyés par moins d’un mètre d’eau, étant extrêmement chargés. John Taylor, parachutiste appartenant à la 101e Airborne Division, raconte : « ceux qui ont sauté du C-47 avant moi se sont noyés dans un marécage, tout comme ceux qui ont sauté après moi. De mon côté, j’ai atterri sur une fine bande de terre de quelques mètres de large qui traversait les marais« .
Ce parachutiste de la 82e Airborne s’est noyé par moins d’un mètre d’eau dans les marais. Photo: US National Archives
Une fois au sol, les paras américains des 82e et 101e se mettent immédiatement en route vers leurs objectifs, quand ils parviennent à se repérer. John Taylor a perdu sa boussole pendant le saut, il raconte comment il s’est repéré dans la nuit noire : « Lors des briefings, j’avais repéré que les avions qui nous parachutaient traversaient la péninsule du Cotentin selon un axe sud-ouest – nord-est. Une fois au sol et ma boussole perdue, j’ai observé les trajectoires empruntées par les Douglas C-47, j’ai ainsi repéré le nord et je me suis mis en route vers mon objectif. »
Un désordre général
Plus de 75 % des parachutistes ne sont pas parachutés sur les DZ initialement prévues et cette terrible réalité entraîne une désorganisation totale des forces aéroportées américaines qui ne peuvent intervenir que de manière délocalisée avec des équipes d’hommes réunis au hasard des largages et qui tentent héroïquement d’accomplir leur mission. Les erreurs de navigation des pilotes sont telles que certains sticks sont largués en mer, d’autres entre la Pointe du Hoc et Omaha Beach, à plus de 40 kilomètres de leur DZ. Les hommes des deux divisions sont mélangés sur le terrain et le commandement de ces équipes devient une affaire de grade et de charisme.
Ce désordre général entraîne une série d’accrochages imprévus dans tout le sud-est du Cotentin : les Allemands, impressionnés par le nombre d’escarmouches en cours, limitent leurs interventions et sont eux aussi désorganisés, leurs unités étant accrochées à divers endroits par une force dont la puissance de feu et l’effectif sont encore inconnus.
Un planeur Horsa s’est posé sans encombre le Jour J au milieu d’un champ occupé par des vaches. Photo: US National Archives
Des petits groupes de parachutistes s’organisent et se dirigent vers leurs objectifs, récupérant en chemin les soldats américains isolés qui ont perdu tout contact avec leur propre section. La 101e Airborne est parachutée sur une surface globale de près de 40 kilomètres sur 15.
Ce planeur Waco a été détruit lors de son atterrissage. Photo: US National Archives
De nombreux planeurs américains Waco, transportant des hommes et du matériel, se posent également dans le sud-est du Cotentin, mais la visibilité et les conditions météorologiques gênent considérablement les opérations : de nombreux planeurs s’écrasent contre des haies ou des maisons normandes, les pertes sont catastrophiques. La très forte rosée présente cette nuit-là gêne considérablement le travail des pilotes qui font tout leur possible pour stabiliser la vitesse de leur planeur à l’atterrissage. Le général Pratt, commandant en second de la 101e Airborne, est tué lors du crash de son planeur dans une haie d’un champ au sud-ouest de Hiesville.
Un planeur Horsa s’est écrasé. 8 soldats américains ont été tués au moment du crash. Photo: US National Archives
Sainte-Mère-Eglise
Les parachutistes américains ont été éparpillés dans tout le sud-est du Cotentin, et très rares sont les sections qui sont parvenus exactement à l’endroit où elles devaient atterrir. La DZ « O » du 505e régiment de la 82e Airborne est encerclée au nord, au sud et à l’ouest par un marécage, et à l’est par Sainte-Mère-Eglise : de nombreux paras atterrissent dans le village et se transforment en cibles mouvantes pour les soldats allemands qui, alertés par un incendie provoqué par l’explosion d’une bombe incendiaire, scrutent le ciel.
A Sainte-Mère-Eglise, les parachutistes américains nettoient les poches de résistances. Photo: US National Archives
Une petite dizaine de soldats américains se posent sur la place de l’église et sont abattus par les sentinelles. Le parachutiste John Steele s’accroche malgré lui au clocher de l’église et y reste durant plus de deux heures jusqu’à ce que le village soit en grande partie sous contrôle américain : après de courts mais violents combats, la bannière étoilée est installée à la mairie aux alentours de 4 heures du matin par les hommes du 505 : la localité de Sainte-Mère-Eglise est enfin libérée, mais les combats n’y sont pas entièrement terminés.
Le parachutiste Elmer Habbs défend l’accès à Sainte-Mère-Eglise. Photo: US National Archives
Les accrochages se poursuivent pendant toute la durée de la nuit et au petit matin du Jour J, les parachutistes américains entendent les détonations des bombardements effectués par les bâtiments de guerre de l’armada alliée : le débarquement est sur le point de commencer.
Les accès aux chaussées 1, 2, 3 et 4 sont intégralement sous contrôle vers midi. La jonction entre troupes débarquées et troupes aérotransportées s’effectue au même moment sur l’ensemble des secteurs d’opération.
Elmira et Keokuk
Afin d’augmenter considérablement la puissance de feu des soldats américains dans le Cotentin, les Alliés lancent à compter de 21h00 ce 6 juin 1944 les opérations Keokuk et Elmira, respectivement au profit de la 101e et de la 82e Airborne.
De nouveaux planeurs Horsa atterrissent sur les LZ « E » (Keokuk) et « W » (Elmira) dégagées autant que faire se peut par les sapeurs dans la journée. Ils transportent des moyens humains et matériels supplémentaires avec notamment des armes anti-char, du matériel médical, des munitions ou encore des postes de communication.
Isolés par rapport aux axes de ravitaillement du fait de la multiplicité des zones de saut et des différents objectifs à atteindre, les Alliés lancent à J+1, le mercredi 7 juin 1944 à compter de six heures du matin, de nouvelles opérations complémentaires : deux largages de ravitaillement (Freeport pour la 82e et Memphis pour la 101e) et deux aérotransports par planeurs au profit de la 82e (opérations Galveston et Hackensack).
Bilan
Malgré un nombre extrêmement élevé de pertes (plus de 50% dans la seule nuit du 5 au 6 juin 1944), les parachutistes américains des 82e et 101e Airborne accomplissent un grand nombre des différentes missions qui leur ont été confiées. 2 500 paras et soldats aérotransportés sont morts, blessés ou disparus à la suite de l’assaut aéroporté derrière la forteresse du Mur de l’Atlantique.
Les Allemands, désorganisés par les parachutages aléatoires américains, ne savent plus où intervenir et à l’instar de la 21. Panzerdivision face à la 6e division aéroportée britannique, ils sont incapables de tracer le contour exact des positions adverses ainsi que leurs objectifs. Ne maîtrisant pas ces informations, ils ne sont pas en mesure de contre-attaquer de manière coordonnée et efficace. Le manque d’officiers généraux le Jour J dans le Cotentin pèse lourdement dans la balance, d’autant plus que le général Falley commandant la 91. Luftlande Infanterie-Division trouve la mort peu de temps avant le lever du soleil lors d’un accrochage avec des paras du 508th Parachute Infantry Regiment.
Des parachutistes américains se renseignent auprès d’un civil normand. Photo: US National Archives
De plus, les actions de sabotage effectuées par la résistance française accentuent ce phénomène de désorganisation qui paralyse les forces allemandes dans ce secteur : les communications entre postes de commandement sont limitées voire impossibles et les compte-rendu peinent à trouver le bon interlocuteur.
Désorganisés, bousculés, les Allemands sont fixés pendant toute la journée du 6 juin par les unités aéroportées, ce qui permet aux forces amphibies alliées de prendre pied sur les plages normandes et d’installer une solide tête de pont. Le courage, les sacrifices et la ténacité des parachutistes américains marquent profondément l’histoire de la bataille de Normandie.
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